Réciproque en action

Entre humanité et monstruosité, la frontière est ténue.

21/11/2023
Alors c’est peut-être à ça que sert l’art: donner forme à l’inhumain, l’inmontrable, l’inconcevable. Slamer, peindre, sculpter; transformer la matière. Faire des rimes de nos rames, et des films de nos larmes. Oui, l’art est politique, et les élèves du cycle secondaire l’ont démontré lors de la finale Réciproque qui s’est tenue le 15 novembre dernier à l’ULB.
“Entendez-vous leurs cris ?”

La phrase peut sembler surfaite, galvaudée ou répétitive, mais on vous l’assure: la finale Réciproque entre les élèves du secondaire a une fois de plus été une grande réussite ! Que les jeunes sont brillants, vraiment ! Vous pouvez les croire sur parole. Car des mots et de la voix, iels en ont donnés. Cette année, le fil rouge des animations et des joutes était “L’art est-il toujours politique ?

Les deux premières équipes (chacune étant composée de 5 élèves issu·e·s d’écoles différentes) ont plongé dans le tableau de 1819 de Théodore Géricault pour répondre à cette question: sommes-nous médusé·e·s face aux radeaux ? Notre impuissance face aux souffrances du monde a été décortiquée; les orateur·ice·s nous ont embarqué·e·s dans une oeuvre, mais aussi à bord du vaisseau de notre société actuelle qui laisse des gens mourir sur des navires de fortune, en 2023, plus de 200 ans après la réalisation de cette fameuse peinture.

“Mon diplôme sera rempli de cicatrices”

La deuxième joute s’est elle concentrée sur notre système scolaire, en référence à un slam de Kerry James. Le sujet: l’école est-elle condamnée à l’échec ? Les arguments fusent face à un jury composé d’artistes, d’une avocate, du Délégué aux droits de l’enfant et surtout, présidé par la Ministre de l’Éducation de la Fédération Wallonie-Bruxelles, Caroline Désir. On prend des notes en entendant parler d’une école qui veut changer les jeunes, en étant pourtant résistante face au changement pour sa propre personne. Un témoignage sur le harcèlement scolaire nous laisse sans voix, notamment avec cette phrase “Je pensais que l’école était un refuge.” Alors l’école, “victime de ses propres imperfections” ou “chercheuse d’échecs là où il n’y en a pas ?”

L’équipe Cicéron a, à coups de raisonnements, fait pencher la balance en sa faveur: échec et mat. Mais aucun·e des jouteur·euse n’a démérité ! Merci pour cette soirée de qualité.

*Photos: Mélanie Defoin et Ilyas Sakouane Zaghdoud

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