Le mot m'échappe 

"La femme, cet objet... de discussion"

12/4/2023
Faire mouche, piquer au vif et tenter le "politiquement incorrect", c'est la stratégie qu'a utilisée Azzedine Charib, quart de finaliste au concours d'éloquence 2023. Pour sa première prestation devant le jury, à huis clos, Azzedine avait choisi de se positionner contre le féminisme. Il a délibérément usé du second degré. Et ça a fonctionné: sa performance a marqué les esprits ! Réciproque vous propose de découvrir son texte qui se joue des clichés. (Avis aux fervent·e·s défenseur·euse·s du premier degré: ceci est un condensé d'humour réfléchi.)
TW: viol et maltraitance

La femme, cet objet de discussion depuis la nuit des temps.

Notamment par sa position, son avenir, ses droits. Débat houleux que les plus valeureux rechignent souvent à lancer de peur d’écraser la boite d’œufs sur lequel ils se tiennent.
Pourtant aujourd’hui j’en ai fait mon étude. Certains débattraient qu’une connaissance et un vécu de la thématique sont la pierre angulaire d’une argumentation pertinente. C’est pour ça que moi, mâle cisgenre hétérosexuel carniste imposable, arabe et privilégié, estime posséder le CV nécessaire au bon développement de cette argumentation.
Mais définissons nos termes afin que l’ignorance même ne vienne ternir le terme de ce texte.
Bien sûr, afin de soutenir mon vœu de déontologie, je m’engage à un travail de recherche systématique en littérature recommandable.


Selon Wikipédia, encyclopédie fiable et impliable solide et peu friable : le féminisme est un ensemble de mouvements et d’idées politiques, sociales et culturelles ayant pour objectif de promouvoir l’égalité entre femmes et hommes en militant pour le droit des femmes.


Utilisé par Alexandre Dumas fils en 1882 dans un pamphlet sexiste, le mot « féminisme » apparait.

Contraction du latin « fémina, ae » ; la femme ; et le préfixe -isme, formant un nom correspondant à une idéologie.

Le terme sera ensuite réemployé quelques années après par Hubertine Auclert, suffragette à ses heures perdues. Déjà à l’époque les femmes tournent et retournent les propos des hommes contre eux afin d‘arriver à leurs fins. Et ce n’est que le début de la tyrannie infernale qui s’ensuivra. Cependant, revenons au commencement.


Aux temps anciens, je parle de ce temps que les moins de 3 millions d’années ne peuvent pas connaitre, la femme est littéralement un objet. Une monnaie d’échange avec une valeur marchande. Cependant, très vite se pose le problème expliqué par la théorie économique moderne. Une monnaie se doit de prendre de la valeur avec le temps. Or déjà à l’époque, l’être humain n’était pas réputé pour sa longévité et encore moins, mes grands-parents séniles en témoignent, par la qualité de son vieil âge.

De plus, une monnaie doit être subdivisable en sous-unités de valeur équivalente. Ce qui s’avère compliqué. En effet les plus cruels d’entre nous savent que sectionner un être humain en deux démontre une fâcheuse tendance à entraver sa fonction. Bref, comme d’habitude, la femme n’en fait qu’à sa tête. Incapable de se plier à des règles simples, elle se voie attribuer la qualité d’humaine.


Un temps passera pendant lequel la vie sera peu perturbée par ces dames, aider par l’apparition progressive des religions renforçant l’idée selon laquelle l’homme est l’apex de notre société.

En effet le Seigneur créa le tout puissant mâle a son image. Dieu est un homme, tout le monde le sait. Chaque livre qu’il a livré sur terre le fait clairement savoir et ceux qui disent le contraire sont des menteurs, des athées, ou pire, des érudits ayant pris la peine de lire les livres.


Les ennuis vont réellement débuter en France. Nous sommes en 1800, toutes les femmes sont conquises. Toutes non ? Un groupe d’irréductibles autrices résistent encore et toujours au patriarcat. Ce groupe va perturber l’ordre publique pendant de nombreuses années et tout ça pour quoi ? Une pipe et deux paires de Levis, terrible manque d’ambition de Georges Sand selon moi, mais passons. Une fois de plus la coquetterie de la femme l’emportera.

Malheureusement la machine est lancée et les esprits échauffés.


On parle de condition de la femme, d’évolution des mœurs et autres tissus de cochonneries qu'on ne peut mentionner à table face aux beaux-parents. Certains hérétiques lanceront à tout-va des théories biologiques ou naturelles soutenant à outrance que la nature est notre reflet.J'ai fait mon enquête et j'avoue ne pouvoir défendre que le contraire.

Tenez. Prenez la mante religieuse. Insecte ou le mâle couard vit dans la peur pétrifiante de sa femme, menaçant de lui arracher la tête pendant ses tempêtes hormonales. Ou bien le lion, pourtant symbole de courage et de force ,se prélassant dans son sofa de sable devant un match une bière à la main, pendant que s'empile la charge mentale de ses femelles chassant pour la meute.
À croire que chez Les lions, quand la femme prend la flemme, c’est l’homme qui s’affale et ravale sa fierté pour demander l’aval de sa femme. La seule faille, au final, est que cette idée selon moi ne mérite même pas un post-it. En effet, face à un lion qui s'endort et une femme qui travaille, toute ressemblance au réel est fortuite.


Et d’ailleurs quand ce n'est pas la science et la culture qui payent, c'est la société.


Oui, j'ose le dire: le féminisme a un prix.

Combien de procès pour attouchement ont englouti l'argent du contribuable ? Combien de sociétés en faillite détruites par les plaintes pour harcèlement ? Combien d’épisodes de Place Royale, fleuron de la télédistribution belge, remplacés par les manifs et révoltes ?

Non, décidément, le féminisme n'est pas un système économique rentable.

Ni un système tout court c’est terminé maintenant. Vous avez eu votre chance.

Trois sursauts et des poussières pour des causes plus ridicules les unes que les autres. Après l’épisode du pantalon, il a fallu rendre aux femmes la possession de leur corps sous prétexte que leur mari ne pouvait l’entretenir correctement. Elles ont voulu rejoindre l’électorat, alors qu’entre hommes on était déjà suffisamment nombreux à prendre les mauvaises décisions. Et puis les minorités s’y sont mises afin de généraliser la cause aux femmes du monde. Mais oui, prenez place ! Y en ura pour tout le monde ! On leur tend la main, elles nous prennent le bras.

Enfin, c’est derrière nous tout ça. Aujourd’hui le problème est pratiquement réglé. Les femmes petit à petit commencent à manquer d’arguments pour alimenter le brasier de leur combat.

Bah oui, regardez les chiffres.

En Europe, la moitié des femmes n’a jamais subi de harcèlement, et moins d’un tiers n’a jamais été violé. C’est à se demander si le problème a réellement existé.

Les mentalités aussi évoluent ! Plus de la moitié de l’Europe est convaincue que les victimes de harcèlement ne sont pas responsables de leur agression. Si ça ce n’est pas une société moderne.

Enfin bon. Je pense que le problème dans tout ça, c’est qu’on a donné un travail d’homme à des femmes. Oui, je pense qu’elles en ont assez fait maintenant. Laissez les professionnels faire. Ou mieux, demandons aux hommes de faires moins.

Les agressions ? On arrête. Ça prend du temps, de l’énergie et de l’argent.

Les postes importants ? On arrête. Laissez les femmes travailler. Partageons la tâche, ce sera ça de moins à faire.

Le corps de la femme et les choix qui en découlent ? On arrête. On leur rend, pas besoin d’ajouter à notre charge mentale.

Je passe les incalculables autres exemples, mais voilà mon message.

Pour rétablir l’équilibre : quand le féminisme demande à la femme de faire plus, adoptons le masculinisme qui demande à l’homme d’en faire moins, ce n’est pas lui qui s’en plaindra.

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